Ce dimanche 16 octobre, Matéo VINCENT retrouvait la terre auvergnate de ses ancêtres pour disputer le Critérium National à Ceyrat (63), compétition réservée aux meilleurs cadets première année du territoire français.
Sélectionné pour cette échéance en mai dernier grâce à sa 3ème place en Aquitaine et fort de son expérience de sa 9ème place en novembre dernier aux championnats de zone minimes, il abordait la compétition sans trop de stress apparent. Seule incertitude, une épaule gauche endolorie depuis un choc à l’entraînement la semaine dernière.
63 kg à la pesée (dès 7h du matin !), une catégorie des moins de 66 kg chargée (79 judokas !) composée de 26 poules de 3 ou 4 dont les deux premiers entrent dans le tableau principal.
Matéo s’est ensuite échauffé sur une partie des 16 surfaces de combat de la journée avec son ami Paul PIVIDORI Bayonnais, vainqueur de la sélection en mai après un combat acharné contre Matéo jusqu’à 8h30.
9h00 : Salut général d’ouverture avec un nombre impressionnant de combattants, discours fédéral officiel, publication des poules et attente. Attente… Attente avant ce premier combat attendu depuis cinq mois. Matéo a d’abord pu se faire une petite idée de ses deux adversaires en les analysant lors du premier combat de la poule. Et il a fallu patienter jusqu’à 10h30 pour enfin se jeter dans l’arène.
Son premier opposant était Julian COURNIAUX, venu d’Eure et Loir. Prises de gardes et tentatives d’action s’enchaînent. Zut ! chute sur le côté et yuko pour l’autre… Aïe, l’épaule fait mal… Matéo se relève, grimace et reprend… attaque… contre compté waza ari… Et m… ! Il n’a plus de jus dans le bras gauche…et ne peut pas finir ses actions… il semble soufrir… Ca repart et action du breton : waza ari généreux de l’arbitre…Fin du combat, salut, poignée de main amicale et quelques larmes de douleur.
« Il en reste un, ce n’est pas fini !... » « Oui mais ça fait mal ! Je ne peux plus lever mon bras… mais je veux y aller ! »
Vers 11h30 débutait le deuxième combat face au mayennais Yann LE CORRE. Motivé, Matéo y va, contrôle la garde et prend un petit avantage sur sortie de tapis…Mais l’autre attaque et marque yuko… Matéo a mal… l’épaule est douloureuse… « Médecin ? » « Non !! » répond Matéo à l’arbitre car ceci est synonyme d’abandon dans la mesure où il n’y a pas saignement… Allez Mat ! Courage !! Ca repart…on se neutralise… puis Matéo tombe sur les fesses : yuko ! Ah bon ?? Pas de réaction des arbitres assistants… Vas-y, c’est pas grave… attaque !... Ca le fait, Matéo domine, attaque… son adversaire gère son avantage…Matéo passe à la vitesse supérieure… et sort du tapis : shido ! Faut y aller maintenant il ne reste plus que quelques secondes…Allez ! Vas-y ! Attaque à fond !… Donne tout !...la dernière…c’est maintenant…et contre de l’adversaire qui le plaque sur les épaules : ippon à 6 secondes de la fin. Mais Matéo reste au sol… Il se tient le poignet pour soutenir le bras et l’épaule…il grimace de douleur… C’est terminé et celle-ci se fait plus forte…Docteur ce coup-ci ! Aïe, c’est l’acromio : entorse au minimum ! Glace, anti-inflammatoire et repos pour quelques semaines avec une radiologie à prévoir rapidement pour voir s’il n’y a pas plus…
Compétition terminée, sensation d’être passé à côté pour cause de « matériel défaillant » et douleur réelle de la blessure font craquer Matéo. C’est dur !
Une bonne douche, du soutien familial (maman dans les tribunes, papa coach, tonton commissaire sportif sur la compétition, famille auvergnate présente…) et la vie continue… Des regrets : sûrement mais cela ne change rien. Une satisfaction : celle d’avoir tout donné avec les moyens du moment. Du positif : l’expérience du niveau national qui pourra éventuellement lui servir à l’avenir, à lui et à ses copains du club de Terrasson avec lesquels il va passer encore pleins de bons moments sur et autour du tapis dans un esprit judo…
Côté résultats, Courniaux, le premier de sa poule, a perdu en 16ème de finale contre le futur vainqueur et son copain aquitain Paul monte sur la deuxième marche du podium.
Côté médical : après presque quatre heures passées aux urgences lundi, l’entorse acromio-claviculaire est confirmée sans complication osseuse : trois semaines de repos et des « straps » à prévoir pour la reprise.
Queyroi